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Le Printemps des Poètes : 16ème jour

Le Printemps des Poètes : 16ème jour

Calendar du 28/03/2021 au 28/03/2021

En ce dimanche 28 mars, 16ème jour du "Printemps des Poètes", nous partageons deux poèmes composés par Mamadou Guirassy, animateur de notre nouvelle Section Langue et Culture Ouest-africaines.

 

Il était une fois, le dodo

Peuple d’oiseaux magnifiques,
Au légendaire calme, pacifiques,
Effacés totalement de la terre,
Par l’homme, à la folie meurtrière.

L’habitat épargné des conflits,
Un jour brutalement envahi,
Par des carnivores munis d’armes,
À feu, à l’effroyable vacarme.

Par tant de cruauté, surpris,
En conséquence, abondamment pris,
D’autant qu’inadaptée à la fuite,
La corpulence facilite les poursuites.

Privés de tout secours,
Souvent, vers le nid, ils accourent,
Espérant, à défaut de sécurité,
Susciter un peu de pitié.

Tentative tristement vaine,
Le prédateur, dépourvu de gêne,
Sur les refuges exerçait sa barbarie,
En riant des pénibles agonies.

Notoirement réputée amère,
Sinon dégoûtante, la chère,
Des chasseurs, était appréciée,
Surtout dans une soupe épicée.

Le ventre détruit le monde,
Des espèces, en quelques secondes,
Précipitées à jamais dans le néant,
Endeuillant la famille des vivants.

Mamadou Guirassy

NB : Le Dronte de Maurice (Raphus cucullatus) 
Le dernier dodo est mort en 1681.

 

 

Le mystère de la plume

Mystérieuse plume, pourquoi,
Ni frère, ni voisin, mais moi,
Au contraire de tout le monde,
J’entends la misère qui gronde.

Tes griffes refermées sur la proie,
Lui envoûtant immédiatement la voix,
Qui désormais t’appartient entièrement,
Comme un soldat, au régiment.

À l’image de la meute de troubadours,
Faire à l’empereur la cour,
C’est naturellement tentant,
Mais plutôt le gibet, le néant.

Le courage, nullement nécessaire,
Dans l’impossibilité de se taire,
L’expression, jamais un défi,
Mais le quotidien, simplement la vie.

Dans ma chaude couverture, blotti,
Des idées semées dans mon esprit,
Par une capricieuse nuit d’hiver,
M’obligent à composer des vers.

Je résiste, le sommeil s’en mêle,
Désolée, s’agite la prunelle,
Empêchant les yeux de se refermer,
Aucun choix, sauf se lever

Toutefois, quel intérêt,
À coucher des mots sur du papier,
L’appât du gain, la gloire,
L’envie de se faire voir ?

Absolument, loin du compte,
Le poète en mourrait de honte,
L’écriture s’impose à lui,
Comme à la routine, l’ennui.

Destin réduit au tiroir,
À quelques lectures de soir,
Mais la valeur de la rime notée,
Jamais ne réside dans la notoriété.

C’est un plaisir d’être lu,
Mais ce n’est guère le but,
Seulement bâtir des vers,
Laisser des traces sur terre.

Mamadou Guirassy.