Amicale

Ce dimanche 21 mars, 9ème jour du "Printemps des Poètes", est la journée mondiale de la poésie selon l'UNESCO et le premier jour du printemps. Pour célébrer tout cela en beauté, nous partageons un poème original de Morgan Schrantz, alias Tabris, qui magnifie le désir. 

 

DESIR

Il a toujours été fervent.

Comme celui qui l'animait,

Lui, le Premier Fou,

lorsqu'il a défié

l'aveugle et blanche perfection,

avide de contrastes déniés.

Il a toujours été brûlant.

Sans pitié et fascinant,

de tout temps, il m'a dévorée

Consumant ma chair,

enivrant mon esprit,

magnifiant mon univers.

Mais le prix est immense

pour le laisser m'habiter.

Car de lumière céleste,

parcourant l'immensité

ignorante du vide et du plein,

il m'a fait adversaire,

tourmentée, déchue et solitaire.

Il est axe cosmique sur lequel

telle une lune bleue

en perpétuelle renaissance,

je hante la vie,

contemplant inlassablement

un éclatant et insaisissable horizon.

Et mes yeux débordent,

en cascade de lancinante douleur.

La soif qu'il fomente,

d'une sublime imperfection

est trop féroce

pour une si frêle existence.

Vacuité.

Mon âme humaine

ne cherche plus que réceptacle

à cette incurable folie.

Je me sais condamnée

au plus grand des péchés.

Il est comme cet univers,

indescriptible et insatiable,

chaotique et merveilleux.

Il est ma muse, il est mon vœu.

Le Désir. Dont l'objet

échappe à jamais

A mon étreinte trop mortelle.

Tabris.