L’atelier de recherche photographique animé par Eric Didym (photographe nancéen indépendant depuis 1984), vous propose 2 séries photographiques portant sur des problématiques différentes : • Exposition 1 : Les visages de la ruralité • Exposition 2 : L’intérieur Plusieurs types de lecture sont proposés, du format intimiste 18x24 cm au grand format de plusieurs m2 (nombre de tirage etc en fonction de l’espace disponible). L’atelier vit depuis plus de 10 ans et a été développé dans le cadre de l’école des Regards Nomade au CRI des Lumières (Projet sur le Territoire de Saint-Dié-Des-Vosges en lien avec la ville de Saint-Dié-des-Vosges et le Musée Pierre Noël). Cet atelier ouvre l’esprit à une réflexion approfondie sur les contenus de l’image en s’attachant à mettre en perspective les clichés proposés avec un contexte élargi. On y apprend à dévoiler sa propre créativité mais aussi à «mettre des mots» sur une image pour aider à véhiculer les idées qu’elle exprime. C’est la passion qui anime L’école des Regards nomade. Passion de l’image et souci du partage. Se construisant sur la durée, prenant le temps d’élaborer un travail en profondeur, cet atelier travaille sur des thématiques successives ancrées sur des préoccupations actuelles et en lien direct avec la création photographique contemporaine. L’esprit d’atelier y est convivial et stimulant : échanges de points de vue mais aussi de découvertes techniques font de chaque participant un réel acteur du projet. Exposition 1 : « Visage(s) de la ruralité » Pour la valorisation photographique du monde rural Depuis la moitié du XXème siècle le monde rural européen est au cœur d’une transformation radicale en grande part liée aux bouleversements du mode de production agricole et du statut des paysans. L’accroissement significatif de la production agricole, de manière spectaculaire à partir de la moitié du XXème siècle, a eu le grand mérite de garantir une sécurité alimentaire renforcée tout en allégeant la charge du travail, parfois pénible, que cette tâche nécessitait autrefois. Ce bouleversement du mode de production agricole a également mis en valeur le savoir-faire de la classe paysanne. Mais le prix «à payer», au-delà des dérives environnementales et économiques, a été la mise à mal d’un modèle social et culturel lié à un monde rural qui plonge ses racines loin dans le temps. L’Europe rurale du Xème au XIIème siècle est le lieu d’une croissance démographique et économique sans précédent. C’est sur la base de ce développement que se constitue le visage rural de l’Europe d’aujourd’hui, avec ses villages, ses zones cultivées et ses lisières forestières. Pour l’essentiel, les paysages en France ont été façonnés pendant des siècles, génération après génération, par ses paysans, étymologiquement gens du «pays», territoire qui peut se reconnaître à pied en l’espace d’une journée. Ce modèle dans lequel la dimension communautaire était particulièrement présente autour d’un mode de production soucieux de son environnement naturel, a fait place à une société de plus en plus individualisée ou les rapports entre les habitant(e)s se sont distendus. Cette manière de «vivre ensemble», parfois cependant dans des rapports sociaux et familiaux par trop contraignants, voir pour certains et certaines «étouffants», n’a pas su trouver les solutions propres à favoriser son évolution sans renoncer à ses fondements. Après la seconde guerre mondiale le déplacement de plus en plus marqué des populations rurales vers des zones urbaines et péri-urbaines, déplacement lié à la montée en puissance d’un monde urbain «prometteur» et pourvoyeurs d’emplois tertiaires et industriels, d’un mode de production agricole mécanisé nécessitant de ce fait de moins en moins de main d’œuvre et d’un accès à l’éducation pour un nombre croissant d’individus, a amplifié cette transformation progressive du modèle rural. Aujourd’hui dans de nombreux pays développés la société rurale vit entre la nostalgie d’un monde disparu et la volonté d’expérimenter de nouvelles manières de vivre en dehors des espaces urbains et péri-urbains. L’espace rural contemporain est ainsi devenu le territoire ou coexistent des réalités contradictoires, paradoxales, complémentaires, complexes. A un modèle relativement exclusif organisé autour de la famille, de la communauté, des traditions, de valeurs partagées, sans être pour autant toujours acceptées par l’ensemble des individus, a succédé un empilement d’expériences et de situations différenciées, une juxtaposition d’histoires individuelles, des formes de sociabilités qui passent tout autant par les nouvelles technologies, les réseaux informels que par des formes plus traditionnelles telle l’école. L’ambition première de ce projet autour des « Visages de la ruralité », est d’offrir à des photographes amateurs et plus expérimentés, la possibilité de mettre en place un travail de « radiographie » de la société rurale à travers un récit photographique. Nous proposons ici de questionner l’identité de notre territoire, de poser un regard particulier en essayant d’y révéler sa richesse et sa diversité sur des travaux portant sur les acteurs contemporains du monde agricole. Exposition 2 : « L’intérieur » L’intérieur est un adjectif qui correspond à : - Ce qui est au-dedans, dans l’espace compris entre les limites de quelque chose, un lieu réservé, défini et déterminé… - C’est aussi ce qui concerne un pays, un territoire, une région, un terroir, une contrée, un endroit… - C’est également ce qui concerne la vie psychologique de l’individu, en prenant en compte l’aspect intellectuel, spirituel de la personnalité… - C’est enfin ce qui se fait au sein d’une collectivité, ce qui est relatif aux rapports de ses divers membres entre eux… Dans le monde actuel, nous devons tous faire face à un «vacarme intérieur» incessant et dans ce tohu-bohu du quotidien et de l’actualité qui nous environne il est parfois difficile de trouver la «paix intérieure» pour faire naitre des idées et des concepts créatifs et quand on y parvient et que l’on réalise un acte artistique alors on peut dire que l’on est à « l’intérieur de soi», car apprendre à entrer en contact avec son «silence intérieur» c’est réussir à rentrer à «l’intérieur de soi-même». Si exister est un fait, vivre est un art. Au départ même si nous n’avons pas choisi de vivre il faut bien apprendre à vivre comme on apprend à jouer, à marcher, à peindre, à lire … Même si de nombreux sages du monde entier, de Confucius à Spinoza en passant par Épicure ou Montaigne, nous ont légué des clés permettant de nourrir et de développer notre vie intérieure : accepter la vie comme elle est, se connaître et apprendre à discerner, vivre dans l’«ici et maintenant», se maîtriser, faire le silence en soi, savoir choisir et pardonner. Ces clés de sagesse universelle n’ont rien perdu de leur pertinence. Elles nous aident toujours à vivre, car si notre monde a beaucoup changé, le cœur de l’être humain est toujours le même. La notion d’intérieur est très vaste. Cette recherche photographique a visé à ce que chacun puisse exprimé sa propre notion et représentation de « l’intérieur ».